Dans un monde de conflits pour un marché de plus en plus adepte de "gros titres qui tachent", la DS semblait se démarquer seule, accueillant la plus grande partie des concepts révolutionnaires, des jeux construisant une marche de l'univers vidéoludique. En effet, la PSP fière de son bel écrin, se contentait de proposer en majorité des adaptations ou des portages. Cependant, un preux ménestrel vint souffler à son oreille que la vie dans le faste ne dure qu'un temps et que bien vite la lassitude remplace les richesses. C'est sans doute avec cette maxime en tête que la portable de Sony choisit d'accueillir Exit, un soft innovant, fort, intelligent et tout simplement attachant. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre.
Présentation de jeuxvideo.com :
N'en déplaise aux afficionados du jeu de mot de fin de repas, la tentative de résumer Exit par un valeureux "par ici la sortie" ne risque pas de s'appliquer au dernier petit bijou de Taito, loin s'en faut. En effet, dès les premières minutes de jeu, ce titre charme intensément grâce à une aura très présente. Le premier choc est d'abord graphique, proposant un univers fait d'aplats aux teintes électriques, conceptualisant pratiquement chaque objet en quelques lignes fortes et dynamiques. Avec une sorte de cel shading volontairement grossier qui laisse apparaître de vastes traits noirs fabriquant les contours de chaque intervenant et obstacle présent à l'écran, le soft semble mettre en oeuvre un monde à la fois pop et éminemment moderne. Lové entre une symbolisation minimaliste des personnages (façon panneaux de signalisation) et des environnements au niveau de détails étonnant, Exit forme un mélange très homogène, jamais approché dans le monde du jeu vidéo. Plus précisément, on se trouve face à une réunion osée de codes cinématographiques fascinants et d'un penchant ouvertement signifié pour la bande dessinée des années 60 à 70 avec un soupçon du début des années 2000. Alors que l'on se demande bien ce qu'il peut découler d'un tel amoncellement d'inspiration, chacune des ces composantes se montre soudainement, sans fioritures ni hermétisme. Prenez un héros habilement construit de morceaux choisis de Dick Tracy pour l'allure, de Gene Kelly pour la démarche et le déhanché, de Hotsuma (Shinobi) pour l'aspect effilé et l'écharpe rouge toujours au vent et vous obtiendrez Mr. ESC. Simple citoyen d'une ville aux buildings omniprésents, ce personnage mystérieux se drape d'un certain anonymat ténébreux, un peu à l'image de celui qu'affectionne Batman, dont il reprend un tantinet le design très "rigide" typique de la série animée originale. Néanmoins, ce maître de l'évasion professionnel n'a pas l'altruisme violent et sombre de son inspirateur. Non, Mr. ESC n'agit jamais sur un coup de tête ou une conviction. La seule cause pouvant le forcer à surgir reste l'argent, ce dernier ne cherchant ni reconnaissance, ni gloire.
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